Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens
Quand tous les anti-infectieux font de la résistance ! La résistance des bactéries aux antibiotiques commence à être de mieux en mieux connue...
Mais les virus,
champignons et parasites sont également de moins en sensibles aux médicaments
anti-infectieux. La Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens du 18 au
24 novembre 2022 nous permet d’en prendre conscience.
En 2020, la Semaine mondiale
pour le bon usage des antibiotiques organisée par l’Organisation Mondiale de la
Santé (OMS) s’est étendue à tous les antimicrobiens. Et pour cause : de
nombreuses bactéries, mais aussi des virus, des champignons et des parasites
ont évolué pour résister à l’action des anti-infectieux. Ce processus génétique
naturel d’adaptation des microorganismes a été fortement accéléré par l’emploi
excessif ou inapproprié de ces médicaments. La résistance aux antimicrobiens
rend le traitement des infections de plus en difficile, parfois impossible.
Plus de 1,2 millions de morts dans le monde en 2019 lui seraient attribués. De
plus, elle favorise la propagation des maladies et freine les progrès de la
médecine : les chimiothérapies, les greffes ou certaines interventions
chirurgicales ont besoin d’anti-infectieux efficaces pour protéger les patients.
Des
traitements anti-infectieux cruciaux mis en échec
On
sait en particulier qu’aujourd’hui, certaines bactéries (colibacilles,
staphylocoques…) résistent à plusieurs antibiotiques, voire à tous. En 2018,
500 000 nouveaux cas de tuberculose résistante aux antituberculeux les plus
puissants disponibles ont été recensés. Mais la résistance aux antiviraux, en
particulier contre l’infection au VIH, augmente également et pose souci en
particulier dans les pays en voie de développement. Les infections fongiques
invasives sont aussi plus difficiles à traiter. Quant aux traitements contre le
paludisme, leur efficacité diminue en Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient.
Résister
à la résistance des antimicrobiens, c’est possible
Des
plans aux niveaux mondial, européen et national ont été mis en œuvre depuis 2015
pour lutter contre ce fléau, notamment par la sensibilisation à ce grave
problème. La Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens en fait
partie. Bien que nécessaire et urgente, la recherche et le développement de
nouvelles molécules patinent. Et si nos habitudes d’utilisation ne changent
pas, les nouveaux antimicrobiens rencontreront à terme les mêmes résistances. En
France, une politique volontariste et des moyens innovants ont été engagés pour
lutter contre la résistance aux antimicrobiens dans tous les secteurs
concernés : la santé humaine, mais aussi animale, végétale et
environnementale. Mais chacun de nous devrait participer par des réflexes
simples :
• Lavez-vous fréquemment
les mains à l’eau et au savon, notamment en rentrant chez vous, après avoir été aux toilettes et avant la
préparation des repas ;
• Ne prenez pas d’agent
microbien sans avis médical ;
• N’arrêtez pas sans avis
médical un traitement anti-infectieux qu’il soit court (contre une angine ou
une bronchite bactérienne), ou long (contre le VIH, la tuberculose…) ;
• Soyez à jour de vos
vaccinations ;
• Portez un masque si
vous êtes malade et contagieux ;
• Ne jetez pas des
médicaments inutilisés dans les toilettes, les poubelles ou les décharges publiques :
rapportez-les à votre pharmacien.