Pour comprendre : l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs

Pour comprendre : l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs

Méconnue, l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) fait pourtant partie des maladies cardiovasculaires pouvant être graves, au même titre que l’insuffisance cardiaque ou l’accident vasculaire cérébral (AVC)...

Et elle est fréquente : 1 personne de plus de 65 ans sur 5 est concernée. Explications.


Également appelée « artérite », l’AOMI désigne l’obstruction partielle ou totale d’une artère des jambes par des plaques d’athérome (de graisse). C’est un processus lent qui peut rester longtemps asymptomatique. Au fur et à mesure que le sang passe de plus en plus mal, les muscles sont moins oxygénés. Des douleurs surviennent d’abord à l’effort à type de crampes accompagnées d’une claudication à la marche, puis au repos. Dans les cas graves, le sang ne passe plus : apparaissent alors des ulcères et une mort des tissus (gangrène) qui peut nécessiter une amputation.


Même peu symptomatique, l’AOMI témoigne d’une atteinte générale des artères augmentant le risque d’infarctus ou d’AVC. Quand elle est avancée, les risques cardiovasculaires sont très élevés. Au total, plus de 40% des patients coronariens hospitalisés ont une AOMI ! Il est donc important que la maladie soit dépistée et prise en charge.
 
Le tabac, premier ennemi de la santé vasculaire des jambes !


Outre l’avancée en âge, le principal facteur de risque de l’AOMI est le tabagisme : 90% des personnes atteintes sont fumeuses. De récentes études révèlent par ailleurs qu’un variant génétique particulier, F5 p.R506Q, rendrait encore plus vulnérable à l’effet du tabac sur les artères des membres inférieurs. L’hypertension, le diabète, l’excès de « mauvais » cholestérol et la sédentarité peuvent également être impliqués. Voilà pourquoi une bonne hygiène de vie représente le meilleur moyen d’éviter l’AOMI ! Le médecin peut dépister la maladie par un examen simple associant la prise du pouls au niveau des chevilles et un petit appareil doppler. Les traitements comprennent l’arrêt du tabac, des médicaments pour fluidifier le sang, diminuer le taux de cholestérol et réduire la pression artérielle ainsi que la rééducation à la marche. Dans les cas avancés, une chirurgie vasculaire peut être envisagée, généralement une angioplastie permettant de dilater l’artère rétrécie.
 
Sources :
Fédération française de cardiologie : Comprendre l’AOMI, 2020
Baumgartner I : L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs sous un jour nouveau, Forum Med Suisse. 2022; 22(1112):186-187