Ostéoporose : les hommes aussi
L’ostéoporose, ce n’est pas qu’une affaire de femmes : 20 à 25 % des fractures dues à une déminéralisation osseuse surviennent chez l’homme...
Et comme chez la femme, les fractures de la hanche ou
des vertèbres précipitent la perte d’autonomie et augmentent la mortalité chez
l’homme : le dépistage s’avère essentiel.
Moins connue que chez la femme, l’ostéoporose de l’homme ne
doit cependant pas être banalisée : à partir de 70 ans, elle augmente
fortement le risque de fracture. Principalement liée au vieillissement, l’ostéoporose
masculine est favorisée par une maigreur, l’alcoolisme et différentes
maladies : diabète, troubles thyroïdiens, maladie inflammatoire chronique (polyarthrite
rhumatoïde, maladie de Crohn), maladie cœliaque, bronchopneumopathie chronique
obstructive... L’alitement prolongé et la prise de certains médicaments, en
particulier les corticoïdes pris au long cours, entrent également en jeu. Mais
le principal facteur de risque de fracture chez l’homme âgé est un antécédent
de fracture par fragilité osseuse : 1
patient sur 5 a une deuxième fracture dans l’année qui suit, 1 sur 3 dans les 2
ans.
Des recommandations pour consolider la prise en charge en
France
En 2021 sont parues les premières recommandations françaises
de la prise en charge et du traitement de l’ostéoporose masculine. Elles
insistent auprès des médecins sur l’importance de rechercher une fragilité
osseuse chez un homme ayant eu une fracture suite à un choc minime (en se
cognant, en tombant de sa hauteur…) et les différents facteurs de risque
d’ostéoporose chez l’homme de plus de 70 ans. Certaines situations doivent
également alerter le médecin - et pousser tout homme à consulter - comme une
perte de taille de plus de 4 cm depuis la jeunesse, des épisodes de fortes
douleurs de dos, une sensation d’instabilité ou des chutes répétées.
Comme chez la femme, la densité minérale osseuse (DMO) doit
alors être mesurée et selon l’importance de la perte osseuse, l’ostéoporose doit
être combattue pour diminuer le risque de fracture. Différents moyens sont
adaptés à chaque cas : correction des facteurs de risque traitables ou
modifiables, modification de l’alimentation, médicaments et aides techniques.
Source :
Bouvard B at al :
Recommandations françaises de la prise en charge et du traitement de
l’ostéoporose masculine, Revue du Rhumatisme, Vol.88-3,
173-182
Mis en ligne le 23/03/2022