Obésité de l’enfant : dépister pour protéger sa santé
Chaque 10 janvier en France, c’est la Journée nationale de dépistage de l’obésité infantile. Un véritable enjeu de santé publique : d’après une enquête de 2020, 18 % des enfants 2 à 7 ans et 6 % des 8-17 ans sont obèses...
Une détection et une prise en charge précoces
permettent à l’enfant d’améliorer son bien-être et d’éviter de nombreux soucis
de santé.
Chez l’enfant comme chez l’adulte,
l’obésité est essentiellement liée à un déséquilibre entre des apports
alimentaires excessifs et une dépense d’énergie trop faible. Elle augmente dans
les pays développés parallèlement à la sédentarité : les activités des enfants d’aujourd’hui
consistent en grande partie à regarder la télévision, jouer à une console de
jeux ou sur un ordinateur, utiliser leur smartphone – souvent en grignotant des
aliments gras (chips) ou sucrés (friandises, sodas). De plus, les écrans
perturbent le sommeil, donc les hormones régulant l’appétit. L’obésité de
l’enfant peut aussi être favorisée par une prédisposition familiale et
différents facteurs socioculturels : parents eux-mêmes gros mangeurs,
valorisant l’appétit chez les enfants, peu éduqués à la nutrition ou dont les
problèmes financiers ne permettant pas l’achat d’aliments sains.
L’excès de
poids chez l’enfant, un risque pour la santé future
Or l’obésité
pendant l’enfance peut engendrer divers troubles de santé (mycoses de plis,
pieds plats, apnées du sommeil, troubles pubertaires…) et des difficultés
psychologiques, notamment du fait d’une plus faible participation aux activités
scolaires, de rejet et de moqueries des camarades. De plus, elle a tendance à
se poursuivre plus tard dans la vie : de 50 % à 70 % des enfants
obèses le restent après la puberté. Et l’obésité à l’âge adulte expose à un
risque accru maladies cardiovasculaires, métaboliques, articulaires,
respiratoires, et de certains cancers.
Un dépistage au plus tôt pour une
prise en charge pluridisciplinaire
Les parents d’un enfant ayant visiblement
trop de poids devraient consulter un médecin. Mais l’excès de poids ne se voit
pas toujours chez l’enfant. Le dépistage de l’obésité incombe donc aussi au
médecin traitant ou pédiatre, même lors d’une consultation pour un autre motif.
Il se base sur l’examen de la courbe de croissance sur le carnet de santé et le
calcul de l’Indice de Masse Corporelle (IMC). Dès qu’il repère une obésité ou
un risque d’obésité chez l’enfant, le médecin doit conseiller les parents,
suivre l’enfant et si besoin mettre en œuvre un parcours d’accompagnement et de
soins.
Aujourd’hui, un dispositif destiné
aux enfants de 3 à 12 ans obèses ou à risque d’obésité a été mis en place par
l’Assurance Maladie. Il permet à ces enfants de bénéficier d’une prise en
charge pluridisciplinaire (conseils nutritionnels, soutien psychologique,
activité physique) sur 2 ans comprenant des bilans et des séances de suivi. Remboursée
à 100 % sans avance de frais, elle est réalisée dans des centres de santé ou de maisons de santé
pluriprofessionnelles référencées. Dans les cas complexes, l’enfant peut être adressé
à une structure du Réseau de Prévention et de Prise de l’Obésité Pédiatrique (RéPPOP)
ou au Centre Spécialisé de l'Obésité (CSO) de son territoire. Sources : Obépi-Roche Enquête épidémiologique nationale
sur le surpoids et l’obésité pour la Ligue contre l’Obésité, 2020 HAS : Complications et comorbidités du
surpoids et de l’obésité de l’enfant et de l’adolescent, 3 février 2022 Assurance Maladie : « Mission : retrouve
ton cap », un dispositif pour prévenir le surpoids et l’obésité infantile (25/11/22)
https://www.ameli.fr/paris/medecin/sante-prevention/enfants-et-adolescents/prevention-du-surpoids-et-de-l-obesite-infantile/mission-retrouve-ton-cap-prevention-obesite-infantile