En France, 250 000 personnes sont atteintes d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI). Dans les pays industrialisés, les MICI touchent de plus en plus de jeunes, à qui elles gâchent la vie...
Même si elles ne peuvent être guéries, leurs poussées et leurs
risques de complications peuvent être maîtrisés.
Les MICI regroupent la maladie de Crohn
et la rectocolite hémorragique (RCH), deux affections chroniques inflammatoires
de paroi du tube digestif : de l’intestin dans la première, du bas du
côlon et du rectum dans la seconde. Il n’existe pas de traitement curatif de ces
maladies, dont l’origine reste mystérieuse, combinant des facteurs génétiques
et environnementaux. Selon de récentes recherches, elles seraient favorisées
par le déséquilibre bactérien et une dérégulation du système immunitaire du
microbiote intestinal. En cause ? L’alimentation occidentale et la
« malbouffe ». S’exprimant par « crises » (ou poussées) avec
maux de ventre, diarrhées et fatigue, les MICI altèrent la qualité de vie des
malades et sont à terme un facteur de risque de cancer colorectal.
Ne tablez pas sur les régimes
fantaisistes
Pour prévenir les poussées, aucun régime
« spécial » n’a fait la preuve de son efficacité, malgré certaines
propositions farfelues et inutiles que l’on peut trouver sur Internet. Les
patients remarquent que chez eux, certains aliments les favorisent - et
devraient évidemment être limités en accord avec un diététicien pour éviter les
risques de carence. Cependant, les experts recommandent d’opter globalement pour
une alimentation « anti-inflammatoire » : privilégier les
fruits, les légumes ainsi que le poisson et limiter la viande rouge, la
charcuterie, les sodas et les graisses animales, mais aussi les additifs des produits
industriels : édulcorants, émulsifiants... Il est également préconisé
fractionner les repas dans la journée et de ne pas fumer pour diminuer la
sévérité de la maladie de Crohn.
Observance et surveillance pour
réduire les aggravations
Des médicaments anti-inflammatoires
(corticoïdes) ou immunosuppresseurs sont prescrits aux personnes atteintes de
MICI. De nouveaux traitements prometteurs sont récemment apparus ou en cours de
développement. Dans tous les cas, bien suivre les traitements permet aux
malades de mieux contrôler leurs crises, mais aussi d’éviter l’aggravation des
lésions intestinales. En effet, en particulier lorsque celles-ci
sont étendues, les MICI sont associées à un risque plus élevé de cancer colorectal.
Il est donc impératif que les patients soient surveillés par des coloscopies
régulières permettant de détecter au plus tôt toute anomalie.