Journée mondiale du psoriasis : la révolution des biothérapies
A l’occasion de la Journée Mondiale du psoriasis du 29 octobre, faisons le point sur les traitements de cette inflammation chronique de la peau qui touche 2 % des Français...
Les biothérapies font partie
des solutions les plus efficaces pour les personnes qui n’ont pas été soulagées
par les traitements conventionnels. Dû
à un dérèglement immunitaire qui entraîne un renouvellement accéléré des
cellules de l’épiderme, le psoriasis se manifeste par des plaques rouges et
squameuses sur différentes zones du corps. Bien que bénin, il peut nuire à la
qualité de vie par la gêne esthétique et les inconforts cutanés qu’il engendre,
mais aussi par les douleurs articulaires qui l’accompagnent dans 20% des cas.
Les traitements classiques du psoriasis comprennent des crèmes à base de
corticoïdes et/ou de vitamine D3, mais aussi des rayonnements ultraviolets. Pour
ses formes sévères ou étendues, le méthotrexate, un antiprolifératif cellulaire
(utilisé à plus fortes doses pour le traitement de certains cancers), ou la
ciclosporine (un immunosuppresseur employé au cours des greffes pour éviter le
rejet), sont prescrits. Si le résultat n’est pas satisfaisant, contre-indiqué
ou mal toléré, une biothérapie est proposée.
Des traitements biologiques ciblés sur des
mécanismes de l’inflammation
Les biothérapies indiquées pour le
psoriasis sont des médicaments de pointe synthétisés à partir de cellules modifiées
et cultivées pour fabriquer des anticorps ciblant des protéines inflammatoires,
les TNF alpha ou les interleukines (IL12, IL17, IL23). Plusieurs médicaments
sont aujourd’hui disponibles en France pour les formes modérées à sévères de la
maladie. Ils sont onéreux, mais certains bénéficient depuis peu de
biosimilaires (léquivalent des génériques pour les médicaments. Ils sont principalement
administrés en milieu hospitalier par voie injectable. Les injections doivent
être renouvelées sans limite de temps, de tous les 15 jours à chaque trimestre
selon le médicament.
Avant leur mise en œuvre chez le patient,
les biothérapies nécessitent une batterie d’examens pour s’assurer de l’absence
d’infection en cours (tuberculose, hépatite…) et des vaccinations :
grippe, pneumocoque, etc. En effet, en inhibant l’inflammation qui participe à
la lutte contre les pathogènes, les biothérapies pourraient aggraver des
infections existantes ou à venir. Elles sont généralement très efficaces :
selon les médicaments, une amélioration importante du psoriasis est observée
chez 80 à 90 % des patients après 3 ou 4 mois de traitement, la moitié aux 3/4
des patients obtenant une disparition presque complète des lésions. Le plus
souvent, ces résultats se maintiennent dans le temps.