Célébrée chaque année le dernier samedi de septembre, la Journée Mondiale des Sourds nous sensibilise à la surdité et aux difficultés qu’elle entraîne, aux solutions pour la corriger...
Mais aussi à la reconnaissance
de la culture sourde et la langue des signes. A cette occasion, revenons sur
les causes et traitements des pertes auditives.
Saviez-vous que 6 millions de personnes sont malentendantes
en France ? Trouble sensoriel le plus fréquent chez l’homme, la surdité touche
tous les âges et peut avoir de nombreuses causes. Sa sévérité varie de la
surdité légère dont la perte auditive se situe entre 21 et 40 dB, relativement
peu gênante, à la surdité profonde (perte d’audition de 90 dB) très
handicapante, en passant par les surdités moyennes et sévères. Selon la partie
du système auditif atteint, on parle de :
• surdité de transmission, qui concerne l’oreille
externe ou moyenne : elles peuvent être dues à une malformation
congénitale, une tumeur, un bouchon de cérumen ou une otospongiose (rigidification
d’un osselet de l’oreille moyenne) ;
• surdité de perception, qui concerne l’oreille
interne ou le cortex cérébral auditif : plus fréquentes, elles peuvent
être causées par une atteinte génétique, en particulier chez l’enfant, par le
vieillissement (ou presbyacousie) qui compte pour 90% des pertes auditives, par
des séquelles d’infections comme une otite, les oreillons, la rubéole ou une
méningite, par un traumatisme sonore ou par la prise de médicaments toxiques
pour l’oreille.
Des possibilités de traitement variées et des innovations
en perspective
La surdité peut être traitée par :
• chirurgie, notamment en cas d’otospongiose, de
tumeur ou de possibilité de reconstruire des structures abîmées de l’oreille ;
• prothèses auditives classiques, aujourd’hui
numériques, plus adaptées en cas de surdité moyenne ou sévère ;
• implants cochléaires, des systèmes
électro-acoustiques stimulant le nerf auditif et réservés aux surdités
profondes sans atteinte des neurones auditifs. Hormis chez les petits enfants
chez qui ils fonctionnent généralement très bien, ils ne sont pas toujours
efficaces et font donc l’objet de recherches pour améliorer leur
technologie.
Dans les surdités moyenne et sévère, une aide auditive ou un
apprentissage de la lecture sur les lèvres se révèle souvent nécessaire. Chez
l’enfant, les surdités sévères ou profondes nuisent à l’acquisition du langage
et aux apprentissages scolaires : elles ont besoin d’une prise en charge à
la fois éducative, orthophonique et prothétique. Quant à la presbyacousie, elle
ne doit pas être négligée par fatalisme mais corrigée, car elle favorise
l’isolement, la dépression, les troubles de la mémoire et augmente même le
risque de démence.
Les nouveaux traitements envisagés pour traiter la surdité
sont la thérapie par cellules souches et la thérapie génique. Des résultats de
recherche très prometteurs ont déjà été obtenus chez l’animal, et des études
auprès de patients s’engagent. L’une d’entre elles, américaine, va utiliser une
thérapie régénérative avec des cellules progénitrices issues de cellules
souches de l’oreille interne pour reconstituer les cellules ciliées détruites
chez des patients, par exemple suite à un traumatisme sonore.