Journée mondiale de l’hémophilie : le point sur les avancées des traitements
Chaque année le 17 avril, la Journée mondiale de l’hémophilie nous sensibilise à cette maladie génétique grave qui concerne près de 8000 personnes en France...
Alors qu’il y a quelques décennies, les hémophiles devaient
subir des transfusions sanguines répétées, d’importants progrès dans le
traitement de leur maladie ont été réalisés et laissent même entrevoir la
possibilité d’une guérison.
L’hémophilie est une maladie génétique et héréditaire touchant
essentiellement les individus de sexe masculin. Elle se traduit par un déficit
plus ou moins important en facteurs de coagulation (VIII pour l’hémophilie A,
IX pour l’hémophilie B). En particulier dans les formes sévères de la maladie, elle
favorise les saignements suite aux traumatismes minimes ou spontanés, surtout
au niveau des articulations. Un traitement préventif, ou prophylactique,
compensant le facteur déficient est donc proposé aux patients, notamment les
enfants.
Des transfusions aux facteurs recombinants
Depuis les années 60, ce principe a fait du chemin ! A
l’époque, les hémophiles étaient encore régulièrement transfusés avec du sang
frais, trop dilué en facteurs VIII et IX pour éviter les saignements. La mise à
disposition de concentrés de facteur VIII et IX issus de plasma ont donc fait
date ! Plus efficaces, plus rapides d’action et disponibles en injection,
ils ont permis aux hémophiles d’être soignés chez eux. Dans les années 90, suite
à l’affaire du sang contaminé, ils ont été purifiés à pour limiter le risque
d’infection virale et des facteurs VIII et IX recombinants obtenus par génie
génétique sont apparus. Depuis, ceux-ci ont été améliorés par l’adjonction d’un
polymère ou d’albumine augmentant leur demi-vie, permettant donc d’espacer les
injections. Désormais, des essais cliniques sont menés pour mettre au point des
formes sous-cutanées qui préservent les veines mises à rude épreuve des
patients. Par ailleurs, 30% d’entre eux développent une redoutable complication
du traitement : l’apparition d’anticorps anti-facteur VIII. Un nouvel
anticorps monoclonal est désormais capable de mimer le facteur VIII sans être
reconnu comme tel par l’organisme : les études ont montré qu’il diminue les
saignements des personnes concernées de près de 90%.
La thérapie génique, une approche prometteuse
D’autres traitements innovants sont aujourd’hui testées, par
exemple des médicaments qui inhibent les molécules anticoagulantes naturelles
du sang comme la prothrombine afin d’équilibrer la coagulation normale. La
thérapie génique, qui consiste à apporter par un virus inactivé un gène codant
pour les facteurs VIII ou IX sain au cœur des cellules du malade, est également
en cours d’étude et suscite de nombreux espoirs chez les malades : elle
permettrait d’envisager pour la première fois la guérison de la maladie.