Journée mondiale de l’endométriose : ne plus souffrir en silence
Partout dans le monde, mars est le mois de la sensibilisation à l’endométriose. Encore mal connue, la maladie concernerait pourtant 10% des femmes en âge de procréer...
Avec les
douleurs intenses et l’infertilité qu’elle peut imposer, son impact est immense
sur la vie des femmes. L’accent est aujourd’hui mis sur le diagnostic, encore trop
tardif.
Dans l’endométriose, des
fragments de muqueuse utérine migrent vers les organes
environnants (trompes, ovaires mais aussi vessie, rectum…) et s’y
implantent plus ou moins profondément. Dépendant des hormones, ils saignent
dans l’abdomen à chaque menstruation. Ces lésions peuvent entraîner des douleurs
pelviennes intenses, en particulier pendant les règles, et s’accompagner de
troubles sexuels, urinaires et digestifs. Elles sont aussi la première cause
d’infertilité dans notre pays. Ces symptômes ont un impact au niveau
physique, psychologique, sexuel, relationnel, professionnel et/ou social pour
près des 2/3 des femmes concernées, selon une récente enquête. Cependant, les
conséquences de la présence des lésions sont variables d'une femme à
l'autre : 90% des endométrioses sont des formes légères, parfois sans
symptômes, mais 40% des femmes atteintes ont des problèmes de fertilité.
Bientôt, un simple test
salivaire
L’endométriose est encore trop
souvent confondue par les femmes, leur entourage ou même les professionnels de
santé avec de « simples » règles douloureuses. Le premier problème de
sa prise en charge est donc le délai au diagnostic : de 7 à 10 ans en
moyenne. Aujourd’hui, la cœlioscopie est considérée comme l'examen de référence
pour le diagnostic d’endométriose. Cette méthode invasive pourrait être bientôt
remplacée par un test salivaire révolutionnaire récemment mis au point par une
équipe de chercheurs français. Basé sur la recherche de micro-ARN impliqués
dans la maladie, il a montré une efficacité flirtant avec les 100% : sa
prochaine mise sur le marché est très attendue.
Un premier plan actions national
pour améliorer la prise en charge de la maladie
En 2022 a également été lancée
par le ministre en charge de la Santé la première stratégie nationale de lutte
contre l’endométriose. Au programme : le développement de la recherche et de
l’innovation sur l’endométriose, la garantie d’un diagnostic rapide, l’accès à
des soins de qualité sur l’ensemble du territoire et l’information de
l’ensemble de la société sur la maladie. Le 13 janvier 2022, l’Assemblée
Nationale a reconnu l’endométriose comme une affection longue durée (ALD).
Cependant, la stratégie nationale ne l’a pas encore classée dans la liste ALD30
des affections prises en charge par l’Assurance Maladie.
Cette année, l’association
EndoFrance proposera
du 7 au 13 mars 2022 différents événements sur le territoire pour
informer sur l’endométriose : conférences de spécialistes de l’endométriose,
ateliers pratiques, groupes de parole, tables rondes, expositions, etc. Pour en
savoir plus : https://www.endofrance.org.
Sources : Ministère
de la santé et des solidarités : Stratégie nationale de lutte contre
l’endométriose, février 2022 Ministère de la santé et des
solidarités : Prendre en charge l’endométriose, le ministère s’engage (MAJ
16/03/21) https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/prises-en-charge-specialisees/endometriose Riazi, H., Tehranian, N., Ziaei,
S. et al. Clinical diagnosis of
pelvic endometriosis: a scoping review. BMC Women's Health 15,39
(2015). Bendifallah
S, Suisse S, Puchar A et al : E. Salivary MicroRNA Signature for Diagnosis of
Endometriosis. J. Clin. Med. 2022, 11(3), 612 Zondervan KT, Becker
CM, Missmer SA. Endometriosis. N Engl J Med. 2020;382(13):1244-1256. Ipsos/EndoFrance : Endovie :
Enquête sur le parcours des femmes souffrant d’endométriose, juin 2020