Grossesse, accouchement… Qu’est-ce qui a changé en France ?
Réalisée en 2021, une enquête nationale auprès de 13 000 femmes dresse le tableau de la santé des futures mamans et des pratiques médicales de l’accouchement en France...
La comparaison de certaines données avec
les études précédentes, dont la première a près de 30 ans, montre de notables
évolutions dans ce domaine. Avec les années, les facteurs
de risque pour la santé des femmes enceintes et du bébé ont changé. Ainsi,la part des femmes qui fument pendant le
3ème trimestre de grossesse est passée de près 1 sur 4 en
1998 à 16% en 2016 et enfin,
à 12 % en 2021 : une bonne nouvelle ! Mais celle des futures mamans de
plus de 35 ans a doublé depuis 1995, atteignant près de 1 femme sur 4. L’obésité
avant la grossesse a doublé sur cette même période, et concerne plus de 14 %
des femmes. La fréquence du diabète gestationnel, ce diabète qui
apparaît pendant la grossesse et disparaît après l’accouchement, est en hausse :
plus de 16 % des futures mamans sont concernées en 2021 contre près de 11 % en
2016 et 7 % en 2010. Rappelons qu’une grossesse tardive et l’obésité sont à
risque plus élevé de complications et de diabète gestationnel, qui lui-même
favorise le diabète de type 2 plus tard dans la vie.
Enfanter dans la douleur : les
futures mamans disent « non »
Pendant l’accouchement, deux
pratiques médicales destinées à accélérer le travail ont fortement diminué, en
accord avec les récentes recommandations : la rupture artificielle des membranes
(33 % en 2021 contre 51 % en 2016) et l’administration d’ocytocine (30% en 2021
contre près de 58 % en 2016). L’épisiotomie, censée éviter les troubles du
périnée ou des sphincters après l’accouchement, est devenue marginale (8% en
2021 contre 51% en 1998) car moins souhaitée par les femmes et reconnue peu
efficace par les experts. Pour soulager la douleur de l’accouchement par voie
basse, près de 83 % des femmes ont eu une analgésie péridurale en 2021, contre
70% en 2010. Cependant, les méthodes non médicamenteuses pour gérer la douleur
des contractions, comme le bain ou les massages, gagnent en popularité. Concernant
le mode d’accouchement, le pourcentage des césariennes est stable depuis 2003 à
environ 21%. Sources : Inserm, DGS, DGOS, DREES, Santé Publique
France : Enquête Nationale
Périnatale Rapport 2021, octobre 2022 Blondel B, Lelong N, Kermarrec M et al. Trends
in perinatal health in France between 1995 and 2010: Results from the National
Perinatal Surveys]. J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris).
2012;41(2):151-166